Seulgi Lee : Flamme

2006

Du lundi 8 au dimanche 28
Drapeau en tissu
Photo Paolo Codeluppi (merci à la galerie extérieure)

L'œuvre Flamme joue sur les deux sens du mot, elle est proche de la tautologie. Le drapeau, dans l'entrée du Bétonsalon, ou activé par l'artiste, est une flamme, soit un type de bannière. Celui-ci représente une flamme, soit une combustion, une source de lumière. Cette mise en scène fait penser au passage de la flamme olympique, dans cet espace de jeu qu'est l'exposition Playtime. Le graphisme de la flamme évoque un accessoire tout droit sorti d'une bande dessinée ou d'un jeu vidéo ; la stylisation agit aussi comme un signe immédiatement reconnaissable.
Ce drapeau ne définit pas un pays ou une organisation en particulier, mais il agit plus comme un révélateur de présence, il signale une activité. Le drapeau comme élément identitaire est un signe essentiel du monde contemporain : l'artiste Wilfredo Prieto dans Apolitico (2001) a mis en gris des drapeaux existants. Dans la performance Flag (2003), Seulgi Lee porte sur elle des vêtements mouillés formant des taches de couleurs dans un drapeau mélangé.
Le drapeau est un objet-performance, comme un accessoire. Peutêtre un des participants de la course de lenteur de Fanny de Chaillé se saisira du drapeau ? L'artiste utilise le drapeau par la « déambulation vue comme la meilleure manière d'interagir avec son environnement, pour le mettre à l'épreuve. » (Seulgi Lee).
« Je prend les formes populaires comme matériaux bruts pour manipuler les signes. Par exemple cagoules de terroristes déguisée en burqha, banderole de grève brodée, berline faite de deux vélos, chat rouge, fromage en bois, bonbons volants, gobelet en papier crachant de la boisson. A partir des situations communes, j'essaie de les déplacer, de les glisser sur la surface un tout petit peu, pour créer et mettre en évidence les conflits. » (Seulgi Lee). Les interventions de Seulgi Lee se développent dans des mises en scène insolites, drôles, voir bizarres, ou même inquiétantes.

Seulgi Lee est née en 1972 à Seoul en Corée du sud, elle vit et travaille à Paris depuis 1992. Elle a occupé un module du Palais de Tokyo pour présenter sa vidéo Rosalie, et elle était présente en 2006 à l'exposition Notre Histoire dans le même lieu. En 2006, la commissaire Aurélie Voltz l'invite dans son cycle d'exposition Madame la baronne était..., au centre d'art Mira Phalaina/Maison populaire à Montreuil. Elle a fondé et géré avec Simon Boudvin le lieu d'expositions Paris project room.

SM