Jirí Kovanda : Kissing Through Glass

2007

Vendredi 26 à 13h et samedi 27 à 17h
Performance.
Courtoisie de l'artiste et de gb agency, Paris

Pour cette performance, l'artiste se tiendra dans l'espace de l'exposition, derrière une vitre ; une pancarte supportera la note suivante : « Ji?í Kovanda se tiendra derrière la fenêtre, et vous invite à l'embrasser à travers la vitre ». Même si le verre constitue une barrière physique, le baiser entraîne des réactions diverses de la part des spectateurs : hésitations, rougissements, sourires... à l'image de jeu de regard et de reflet qui se jouent dans les pavillons de Dan Graham. Le baiser hygiénique, filtré, est une critique de l'idéal de transparence du verre : elle rend possible l'observation, le passage de la lumière, sans permettre un contact physique ou sonore direct. Dans une scène de Playtime de Tati, un passant demande du feu à un portier, qui lui fait signe de rentrer, la glace empêchant toute sorte de relation.
Dans une parenté d'esprit avec la philosophie d'Emmanuel Levinas, cette action symbolique de l'amour crée un espace ouvert à l'autre, dans un contexte d'individualisme. Ce n'est pas la première fois que l'artiste utilise le baiser : dans Kiss (1976), il demande à un couple de s'embrasser les pieds dans le béton, puis il les prend en photographie et note ses observations sur une feuille de papier.
Ji?í Kovanda, dans les années 1970, a une pratique de la performance discrète, quasi invisible, ses actions minimales visent à perturber les usages de l'espace social : frôler les passants en marchant dans la rue, quitter une discussion en courant. « Je ne fais qu'utiliser ce qui existe déjà », assure l'artiste.

Né en 1953 à Prague, où il vit et travaille. Le collectif de commissaire Work Method, a organisé une exposition en 2006 à la Galerie gb agency, intitulée Jirí Kovanda versus the rest of the world, tentative de rapprochement. Cette œuvre a été présentée à la Tate Modern de Londres, et sa documentation a été achetée par le Frac Lorraine.

http://www.gbagency.fr/

SM