Guillaume Constantin : fac simile

2004

Du lundi 8 au dimanche 28
Photocopie laser rouge sur papier rouge Format fermé 12,5 x 20 cm - 432 pages édité en 2006 à 10 exemplaires signés et numérotés dont 2 d’artistes par l’association Astérides, Marseille.

 

 

 

 

 

 

 

 

Guillaume Constantin nous invite à une découverte de l'objet livre sous une forme pervertie : l'impression à l'encre rouge d'un livre, sur du papier rouge. La lecture en devient difficile, un travail de décryptage de l'écriture peu visible/lisible est nécessaire, tandis que les photographies ressortent. L'artiste travaille à partir d'un objet standard, proche du ready-made, qu'il modifie pour faire se rencontrer dans un hiatus, un matériau (feuille, encre) et une figure (texte). Dans une autre œuvre, Sans titre (2004), un livre de photocopies couleurs est réalisé sans document original, révélant ainsi les traces de doigts et des rayures sur la vitre de la machine ; l'absence d'image devient paradoxalement picturale.
L'artiste utilise un fac simile, soit une reproduction à l'identique d'un livre de premiers secours épuisé. A partir de ce livre, l'artiste a tiré une sculpture intitulée Portoir (2004) un brancard qui a une forme de gisant. Cette extension, du livre exposée au Bétonsalon, montre l'intérêt de Guillaume Constantin pour le corps absent, ainsi que pour la mort latente dans la sculpture. Le livre de secourisme devient plus un « recueil de corps souffrant » (selon le mot de Raphaël Zarka dans un entretien), une observation de la mort de façon objective, qu'un moyen de sauver des vies. « C'est souvent par défaut ou dans le manque que peuvent le mieux se révéler l'existence, la raison d'être ou le mystère des objets et des artefacts », affirme Guillaume Constantin. Ses sculptures ne sont pas des images, elles n'ont pas de style, d'utilité : on peut les définir comme des « objeux », néologisme de Francis Ponge : comme des objets ludiques dans le réel, qui dépassent leur référent au profit d'une mise en scène. L'art construit sa poétique à partir de la coupure entre les mots et les choses, entre l'objet et son cadre.

Né en 1974. Vit et travaille à Paris. Il possède un double diplôme de l'école des Beaux-Arts d'Angers et de Paris. Il est responsable des arts visuels aux Instants Chavirés à Montreuil. SM